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tient la comparaison avec le Cantique des cantiques). 27. Jeune fille liée : capitulation pour être mise en liberté. 28. Double malédiction lancée par la jeune fille contre ses yeux et contre l’amant infidèle. 29. Beautés d’une jeune fille petite et de tout ce qui est petit. 30. Les amants se trouvent : joies et tendresses. 31. Quelle sera la profession de l’époux ? 32. Joyeux babillages d’amour. 33. Fidélité dans la mort ; fleurs qui éclosent sur le tombeau. 34. Empêchement : l’étrangère est détestée de la sœur de son amant. 35. L’amant revient de l’étranger, il observe la jeune fille tout le jour ; le soir il la surprend. 36. La jeune fille abandonnée s’enfuit dans la neige, mais elle ne sent de froid qu’au cœur. 37. Souhaits de trois jeunes filles : un anneau, une ceinture, un amant. La dernière a fait le meilleur choix. 38. Il n’y a pas eu de serment ; regrets. 39. Amour secret (très-beau). 40. L’épouse voit revenir celui qu’elle a aimé d’abord. 41. Apprêts de mariage ; surprise de la fiancée. 42. Vives lutineries. 43. Amour empêché, cœurs flétris. 44. Fiancée abandonnée. 45. Quel monument est le plus durable ? 46. Petit et savant. 47. Le mari passe avant tous, avant le père, la mère, le frère. 48. Mortelle souffrance d’amour. 49. Au dernier moment, refus. 50. Qui la jeune fille a-t-elle pris pour modèle ? 51. Jeune fille portant la bannière. 52. Rossignol pris et vite rendu à la liberté. 53. La beauté serbe. 54. La douce séduction réussit toujours. 55. Belgrade en flammes.

Le premier traducteur, par la crainte de trop choquer nos habitudes, avait été assez infidèle au texte original ; mais peu à peu, la nation apprend à se plier mieux aux idées et aux expressions étrangères : aussi Mlle de Jacob a pu être bien plus littérale. Il est heureux que cette traduction soit une œuvre féminine, car la civilisation serbe est si éloignée de la nôtre que nous pourrions encore en détourner les yeux, si une femme ne nous engageait pas doucement à l’étudier. Nous ne retrouvons plus là ces apparitions nuageuses d’Ossian, qui, comme une mauvaise épidémie, se sont abattues sur un siècle débile ; ces figures d’Ossian, à contours vagues et indécis, ont eu beaucoup plus de succès qu’elles ne le méritaient[1]. La poésie qui nous vient aujourd’hui du sud-est ne res-

  1. Werther, en 1774, traduisait Ossian avec enthousiasme ; Goethe, en 1825, dit que le goût pour Ossian a été pour l’Europe une maladie fatale. Ce changement explique le silence singulier que Goethe a gardé sur cer-