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NOTES ET FRAGMENTS


LITTÉRATURE FRANÇAISE

DE LA SITUATION DES ALLEMANDS EN FACE DES ÉTRANGERS, ET SPÉCIALEMENT EN FACE DES FRANÇAIS. — (Plan).

Mérites de la littérature allemande. — Les nations étrangères la connaissent et l’estiment chaque jour davantage. Satisfaction qu’en ressentent les Allemands. — Mais nous devons aussi vite que possible nous bien rendre compte dans quelle mesure ce fait nous fait honneur et nous est profitable. Bien distinguer quelle espèce de valeur ils donnent à nos œuvres, comment ils les accueillent, quelle espèce d’utilité ils en retirent. 1° Admettent-ils les idées qui sont pour nous fondamentales et sur lesquelles reposent nos mœurs et nos arts ?… 2° Les fruits que notre érudition a donnés leur paraissent-ils bons ? Comment se les assimilent-ils ? 3° Quel emploi font-ils de nos formes artistiques ? 4° Comment tirent-ils parti des sujets que nous avons déjà traités ?

1. Les Français professent une philosophie qui reconnaît l’existence et la valeur des idées innées, les sépare et les distingue des connaissances dues aux sens, et conçoit avec intelligence l’union de ces deux éléments. Çà et là, on remarque certaines opinions et certains principes de nos philosophes ; ils ne sont pas toujours acceptés pleinement, mais leur valeur historique est reconnue.

2. Jamais il ne nous ont contesté l’application au travail, ils nous reprochaient seulement d’écrire trop laborieusement des livres lourds et fatigants ; aujourd’hui ils donnent aux œuvres que nous estimons une estime égale à la nôtre. — Je pense ici surtout à Savigny et à Niebuhr.