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À M. CHARPENTIER
LIBRAIRE-ÉDITEUR
Ce 1er mai 1863.
Mon cher ami,

Vous désirez que je vous redise ce que j’ai déjà écrit sur les Entretiens de Goethe et d’Eckermann ; je rougis presque de penser qu’en tête d’un livre où parle un si grand homme, on croie utile de placer une autre parole que la sienne.

La France, il est vrai, avec tout son esprit et ses qualités charmantes, est le plus singulier pays dès qu’il s’agit de gloires étrangères ; elle est très-lente à les accepter tout entières et à les comprendre, ce qui n’empêche pas d’en parler beaucoup et d’en juger à tort et à travers.

On traduit, il est vrai, à la longue ce qu’il est honteux d’ignorer ; mais, trop souvent, comment tra-