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LE TALEB


Les concitoyens de Si Abderrahmane ben Bourenane, de Tlemcen, le vénéraient, malgré son jeune âge, pour sa science et sa vie austère et pure. Cependant, il voyageait modestement, monté sur sa mule blanche et accompagné d’un seul serviteur. Le savant allait ainsi de ville en ville, pour s’instruire.

Un jour, à l’aube, il parvint dans les gorges sauvages de l’oued Allala, près de Ténès.

À un brusque tournant de la route, Si Abderrahmane arrêta sa mule et loua Dieu, tout haut, tant le spectacle qui s’offrait à ses regards était beau.

Les montagnes s’écartaient, s’ouvrant en une vallée de contours harmonieux. Au fond, l’oued Allala coulait, sinueux vers la mer, qui fermait l’horizon.

Vers la droite, le mont de Sidi-Merouane s’avançait, en pleine mer, en un promontoire élevé et hardi.

Au pied de la montagne, dans une boucle de l’oued, la Ténès des musulmans apparais-