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notes sur
LA VIE ET LES ŒUVRES
d’Isabelle EBERHARDT



Quand M. Loubet, président de la République, vint en Algérie, Isabelle Eberhardt assistait au banquet de la presse qui fut donné à Alger. Elle y portait, suivant sa coutume, le costume arabe masculin tout de laine blanche, une aucun ornement de soie, sans aucune autre tache de couleur que les cordelettes brunes en poil de chameau, nouant en tours nombreux, sur son front puissamment sculpté, la mousseline blanche de son haut turban du Sud.

La présence de ce jeune taleb aux belles mains allongées à la voix douce un peu voilée et traînante, ne fut pas sans intriguer les reporters qui suivaient le voyage présidentiel. Quelques-uns, mal renseignées, envoyèrent leurs journaux des informations inexactes sur la vie et la personnalité de notre amie, qui se trouvait comparée à une sorte de Velléda arabe, parcourant les tribus comme autrefois la belliqueuse Berbère Kahéna, reine de l’Aurès, répondaient d’ailleurs à des calomnies locales propagées par quelques folliculaires arabophones.

Isabelle Eberhardt tenait à relever ces dires :