Page:Eberhardt - Dans l’ombre chaude de l’Islam, 1921.djvu/246

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Peut-être est-ce parce que nous avons commencé dans le haram (le péché, l’illicite). Oum el-Aâz le dit… Elle sait.

… Il était très tard déjà, et les constellations d’automne avaient décliné sur l’horizon. Un grand silence solennel régnait au désert. Nous nous étions roulés dans nos burnous, près du feu éteint, et nous rêvions — lui, le nomade dont l’âme ardente et vague était partagée entre la jouissance de sa passion triomphante et la crainte des sorts, la peur des ténèbres, et moi, la solitaire, que son idylle avait bercée. — Et je songeais au tout-puissant amour qui domine toutes les âmes, à travers le mystère des destinées !