et des entrailles des bêtes fraîchement saignées.
— Abdallah pardonne, avait-elle dit à Hama Srir, après avoir consulté ses petites pierres, mais il ne durera plus longtemps… son heure est proche.
Saâdia était devenue songeuse. Un jour, elle dit à son époux :
— Mène-moi dans le Souf. Je dois revoir mon père avant qu’il meure.
— Attends sa réponse.
La réponse arriva. Hama Srir fit de nouveau monter Saâdia sur la mule de la maison, et ils prirent la route du nord-est, traversant le chott Mérouan desséché.
Au bordj de Stah-el-Hamraïa, la diffa fut servie et l’on fit grande fête, et il ne fut parlé de rien puisque l’heure des explications était passée.
Le cinquième jour, Hama Srir ramena sa femme à Remirma…
Le mois suivant, en redjeb, une lettre de Stah-el-Hamraïa annonçait à la vieille Oum-el-Aâz que son beau-frère venait d’entrer dans la miséricorde de Dieu.
— Tous les mois je descends à Remirma, pour voir ma femme, me dit Hama Srir en terminant son récit. Dieu ne nous a pas donné d’enfants.
Un instant, très pensif, il garda le silence, puis il ajouta plus bas, avec un peu de crainte :