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Hama Srir entra dans l’oasis et découvrit un taleb qui, pour quelques sous, écrivit la lettre.


— « Louange à Dieu seul ! — Le salut et la paix soient sur l’Élu de Dieu !

« Au vénérable, à celui qui suit le sentier droit et fait le bien dans la voie de Dieu, le très pieux, le très sûr, le père et l’ami, Si Abdallah bel Hadj Saâd, au bordj de Stah el Hamraïa, dans le Souf, le salut soit sur toi, et la miséricorde de Dieu, et sa bénédiction pour toujours ! Ensuite, sache que ta fille Saâdia est vivante, et en bonne santé, Dieu soit loué ! — et qu’elle n’a d’autre désir que celui de se trouver avec toi et sa mère et son aïeule et sa sœur et son frère Si Mohammed en une heure proche et bénie. Sache encore que je t’écris ces lignes sur l’ordre de ta belle-sœur, lella Oum el Aâz bent Makoub Rir’i, et que c’est dans la maison de celle-ci qu’habite ta fille. Apprends que j’ai épousé, selon la loi de Dieu, ta fille Saâdia et que je viens te demander ta bénédiction, car tout ce qui arrive arrive par la volonté de Dieu. Après cela, il n’y a que la réponse prompte et propice et le souhait de tout le bien. Et le salut soit sur toi et ta famille de la part de celui qui a écrit cette lettre, ton fils et le pauvre serviteur de Dieu :

« Hama Srir Ben Abderrahman Chérif. »


Quand cette lettre parvint au vieil Abdallah, illettré,