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Srir, pendant que nous creusions un trou dans le sable pour la cuisson des lièvres.

— Sélem a sa femme et ses enfants à Taïbeth. Moi, ma femme est dans les jardins de Remirma, dans l’oued Rir, chez sa tante.

— Ne t’ennuies-tu pas, loin de ta famille ?

— Le sort est le sort de Dieu. Bientôt j’irai chercher ma femme. Quand les enfants de Sélem seront grands, ils chasseront comme leur père.

In châ Allah !

Amine.

Tout me charmait et m’attirait, dans la vie libre et sans souci de ces enfants du grand Sahara splendide et morne.

Après avoir lié en boule les lièvres, nous les mîmes, avec leur fourrure, au fond du trou, sous une mince couche de sable. Puis nous allumâmes par-dessus un grand feu de broussailles.

— Alors, tu t’es marié chez les Rouara ?

Hama Srir fit un geste vague :

— C’est toute une histoire ! Tu sais que nous autres, Arabes du désert, nous ne nous marions guère en dehors de notre tribu…

Le roman de Hama Srir piquait ma curiosité. Voudrait-il seulement me le conter ? Cette histoire devait être simple, mais empreinte du grand charme mélancolique de tout ce qui touche au désert.

Après le souper, Sélem et Bou-Djema s’endormirent