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Enfin, mettant à grand-peine mon cheval au pas, je me retournai et je vis que j’étais très loin déjà des dunes…

Sans aucune hâte de rentrer au campement, l’idée me vint de passer par les collines qui ferment la plaine. Je m’engageai donc dans un dédale de monticules de plus en plus élevés, en prenant le chemin de l’Ouest.

Il y avait là des vallées semblables à la nôtre et, pour ne pas perdre de temps, je laissais trotter « Souf » dans ces endroits plus hauts.

Peu à peu, le ciel s’était de nouveau couvert de nuages, et le vent commençait à tomber. Sans la bourrasque de la nuit qui avait séché et déplacé toute la couche superficielle du sable, un vent aussi faible n’eût pu provoquer aucun mouvement à la surface du sol. Mais la terre était réduite à l’état de poussière presque impalpable, et le sable continuait doucement à couler des dunes escarpées. Je remarquai bientôt que mes traces disparaissaient très vite.

Après une heure je commençais à être étonnée de ne pas encore être arrivée au camp. Il était déjà assez tard, et la chaleur devenait lourde. Pourtant, je remontais bien vers l’ouest ?…

Enfin, je finis par m’arrêter, comprenant que j’avais fait fausse route et que j’avais dû dépasser le campement.

Mais je demeurais perplexe… Où fallait-il me diriger ?