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LES FEMMES COMPOSITEURS
matique de grand mérite. Élève de Flotow et Saint-Saëns, elle reçut aussi pendant quelques temps les leçons de Chopin. Mme de Granval est certainement un des compositeurs femmes les plus distingués de notre temps. Ses œuvres, embrassant toutes les formes de la composition, ont une richesse d’harmonie, une science des effets vraiment admirables. Ses compositions d’église sont particulièrement rangées au nombre des meilleures des auteurs modernes.
 Parmi ses œuvres méritant une mention spéciale sont les opéras : « Le Sou de Lise » (première représentation aux Bouffes-Parisiens, Paris, 1859) ; « Les Fiancés de Rosa » (Théâtre Lyrique, 1863) ; « La Comtesse Eva » (Baden-Baden, 1864) ; « La Pénitente » (Paris, 1868) et « Piccolino » (Théâtre Italien, 1869). Un autre opéra a pour titre « Le Bouclier de diamant » et son dernier « Mazeppa, » en quatre actes, a été représenté pour la première fois avec succès à Bordeaux, avril 1892.
 Une scène lyrique « La Forêt » pour soli, chœurs et orchestre a été exécutée pour la première fois au Théâtre Ventadour, Paris, 1875.
 Ses compositions d’église consistent en une Messe, No 1, pour trois voix soli, chœurs et orchestre (première exécution à l’Athénée, Paris, 1er avril 1867) ; une Messe No 2, pour soli, chœurs et orchestre (première exécution au Conservatoire de Paris) ; les Oratorios « Sainte Agnès » (Concert spirituel, Paris, 13 avril 1876 et Nîmes, 1902) ; et « la Fille de Jaïre » (qui lui valut le prix Rossini), un Stabat Mater pour soli, chœurs et orchestre, qui renferme une très belle « Marche au Calvaire » et un superbe « Juxta Crucem » qui reçut un accueil enthousiaste de la critique à sa première exécution, avril 1870.
 Elle a écrit aussi un « Pater Noster » pour soprano, piano et orgue ; plusieurs « O Salutaris » et