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LES FEMMES COMPOSITEURS

pal mérite est l’individualité absolue qu’elle révèle. Imbue de l’idée des meilleurs maîtres, l’auteur n’a copié ni imité aucun d’eux ; sa forme mélodique lui est bien personnelle. »

 La Messe se compose de dix parties, traitées avec une habileté distinguée et le plus pur sentiment du texte. Un grand nombre de beaux passages dans les chœurs, de nombreux thèmes sous forme de phrases ardentes, fortes et bien adaptées pour produire des effets puissants, tel que le « Credo » pour soprano et chœur, qui est remarquable. L’orchestration de cette partie est une des meilleures de la Messe.
 Son « Jubilate, » écrit pour l’inauguration du Palais des Femmes à l’Exposition internationale de Chicago, est une œuvre de grand mérite. Le final est parfait.
 Son dernier ouvrage important pour orchestre est la Symphonie en mi mineur, op. 32, désignée sous le nom de « Gaëlic, » qui fut exécutée pour la première fois par l’orchestre symphonique de Boston, 1896, œuvre de grande valeur. L’auteur ne tombe jamais dans la trivialité et son inspiration toujours élevée, noble et forte, dénote un musicien habile et de valeur incontestable.
 L’ouvrage est écrit en quatre parties : la première en 6/8 « Allegro con fuoco » en mi mineur, débute pianissimo par un trémolo chromatique des cordes, qui augmente progressivement de force et unisson jusqu’à atteindre fortissimo par l’orchestre entier. La deuxième partie s’ouvre par une gracieuse mélodie « alla Siciliana » en fa majeur 12/8, dont le rythme caractéristique par son calme, qui rappelle la grâce naturelle sicilienne, est digne de remarque. Puis, vient un vif et ingénieux scherzo « Allegro vivace » en fa majeur 2/4, à travers lequel le premier thème reparaît agréablement de temps à autre jusqu’à ce qu’il revienne entier sous sa forme d’origine,