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chait une importance inexplicable à un petit collier de perles, songeait Bob Eden. Son père vieillissait et se tenait trop peu au courant du marché diamantaire de New-York… Avait-il commis une erreur ridicule en évaluant le bijou ? Ce collier de perles valait-il beaucoup plus que la somme demandée, et Madden voulait-il à tout prix le mettre en sûreté avant que le bijoutier reconnût sa méprise et annulât la vente ? Sans doute, Alexandre Eden avait donné sa parole ; cependant, Madden pouvait craindre que le bijoutier, mieux informé, ne revînt sur sa décision.

Le jeune homme arpenta nonchalamment le patio. Le vent frais de la nuit était tombé et Bob contemplait le désert des romans et des chansons, brûlant sous les feux du soleil. Dans la petite cour sablée du ranch, la vie s’épanouissait. Des poules grasses et des dindons majestueux se prélassaient derrière un treillis de fil de fer. Pendant un instant, Bob admira une plate-bande de fraises rouges et appétissantes. Levant les yeux, il remarqua sur les branches lisses des peupliers des bourgeons déjà formés, promesse d’une ombre bienfaisante.

Cette végétation et cette animation au sein du désert paraissaient une anomalie. Bob Eden fit le tour de la propriété. Dans un coin il aperçut un grand réservoir à moitié plein d’eau… vision délicieuse par un après-midi estival…

Il revint dans le patio et s’arrêta pour parler à Tony. Le perroquet lui sembla abattu.

Hou la ma ! fit Eden.

Tony se rengorgea aussitôt.

Sung kaï yat bo, répondit l’oiseau.

— Ma foi, continue, je n’y comprends