den a dit la vérité au sujet de l’oiseau. Permettez-moi de vous l’avouer, Charlie, à bien considérer les choses sous la brillante clarté du matin, j’estime qu’hier soir, nous avons agi comme des sots. Je me propose de remettre le collier de perles à Madden avant le déjeuner.
Charlie Chan demeura un instant silencieux.
— Si j’osais, je recommencerais l’éloge de la patience. La jeunesse s’emballe trop vite. Veuillez suivre mon conseil et attendre.
— Attendre… attendre quoi ?
— Que j’aie arraché quelques autres bribes de conversation de Tony. Tony est un oiseau très intelligent… il parle le chinois. Sans prétendre l’égaler en savoir, moi aussi, je parle chinois…
— Que comptez-vous apprendre de Tony ?
— Peut-être me révélera-t-il ce qui va de travers dans le ranch, fit Chan.
— Il me semble que tout y marche droit.
Chan hocha la tête.
— Il m’est bien difficile de discuter avec un jeune homme aussi spirituel.
— Je vous en prie, Charlie, écoutez-moi. J’ai promis d’appeler mon père au téléphone ce matin. Madden croira que je me suis moqué de lui.
— Hou malimali ! répondit Chan.
— Vous avez sans doute raison, mais je n’entends pas le chinois.
— Vous faites une erreur bien excusable. Permettez-moi de vous donner une petite leçon : ce n’est pas du chinois, mais du hawaïen. « Hou malimali » est une expression très employée dans les îles et qui signifie : bercez-le d’espoir en lui contant de légers mensonges ou, comme s’exprime en termes vulgaires mon cousin