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dire à quel point j’apprécie votre obligeance. Je rentre chez moi maintenant.

Il serra la main du millionnaire. Lorsqu’il prit congé de Bob Eden, son regard semblait dire : « Je suis heureux de constater que tout va bien. »

Avant de sortir, il ajouta :

— Au revoir… à demain !

■■

À peine la porte s’était-elle refermée sur le journaliste que Madden, changeant soudain d’attitude, se pencha vers Bob. Le jeune homme sentit alors, avec la soudaineté d’une décharge électrique, la force de ce puissant personnage.

— À nous deux maintenant, monsieur Eden. Vous avez les perles sur vous ?

Eden se trouva stupide. Toutes ses craintes paraissaient superflues et ridicules dans ce salon à l’atmosphère si chaude et si hospitalière.

— Ma foi, je voulais justement…

Dans un coin de la pièce, une porte vitrée s’ouvrit et quelqu’un entra. Bob ne se détourna point ; il attendit. Le nouvel arrivant, porteur d’une brassée de bois, avança entre lui et le feu. Bob vit alors un serviteur chinois, petit et grassouillet, vêtu d’un pantalon usagé, d’une veste lâche en crêpe de Canton et chaussé de pantoufles de velours.

— Peut-être Mossié lui vouloi un peu plus de feu ? dit-il d’une voix monotone, le visage dénué d’expression.

Il posa les bûches dans le foyer et, se retournant, il lança à Bob un rapide coup d’œil. Momentanément ses yeux brillèrent comme des perles de jais… les yeux de Charlie Chan.

Le serviteur s’en alla en silence.

— Les perles ! insista Madden. Que sont devenues les perles ?

Martin Thorn se rapprocha du groupe.

— Je ne les ai point, répondit lentement Bob Eden.

— Comment ? Vous ne les avez pas apportées ?

— Non.

La grosse face rouge de Madden s’empourpra soudain et il secoua son énorme tête… le fameux geste de contrariété dont parlaient souvent les journaux.