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que construction de plain pied rappelant l’époque espagnole. Le long de la façade courait une marquise dont le toit abritait quatre fenêtres éclairées d’une lumière chaude au sein de cette nuit glaciale. Holley et Eden entrèrent sous le porche et s’arrêtèrent devant la porte d’entrée, massive, à l’air rébarbatif.

Eden frappa très fort. Après une longue attente, la porte s’entre’ouvrit et une figure pâle regarda par l’entrebâillement.

— Qu’y a-t-il ? Que voulez-vous ? demanda une voix bourrue.

De l’intérieur arrivaient les joyeuses notes d’un fox-trot.

— Je désire voir M. Madden, fit Bob, M. P. J. Madden.

— Qui êtes-vous ?

— Peu vous importe. Je me ferai connaître à M. Madden. Est-il ici ?

La porte se referma de quelques centimètres.

— Il est chez lui, mais il ne reçoit personne.

— Il me recevra, monsieur Thorn… car vous êtes monsieur Thorn, n’est-ce pas ?… Veuillez dire à M. Madden qu’un messager de Post Street, de San Francisco, l’attend.

Immédiatement la porte s’ouvrit et le visage de Martin Thorn s’épanouit autant que le permettait ses traits anguleux.

— Oh ! excusez-moi, je vous prie. Donnez-vous donc la peine d’entrer. Nous vous attendions. Entrez… entrez, messieurs.

Son visage se rembrunit dès qu’il aperçut Holley.

— Excusez-moi, je reviens dans une minute.

Le secrétaire disparut, laissant les deux visiteurs debout au milieu du vaste et luxueux salon.

Des panneaux de chêne recouvraient les murs, auxquels s’accrochait des estampes rares ; des lampes à la lumière légèrement voilée étaient placées près des tables où s’étalaient les derniers magazines de New-York. Au bout de la pièce, une pile des bûches rougeoyaient au milieu d’une cheminées, tandis que d’un coin reculé, l’appareil de T. S. F. transmettait la musique de danse d’un orchestre lointain.

— Quel délicieux confort, observa Bob.

D’un signe de tête, il indiqua à son com-