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avec les automobiles, les lions devant la bibliothèque, et les femmes habillées de fourrures. Mais jamais on ne me montre Park-Row.

Tous trois avançaient sur le sable. Après un instant de silence, Will Holley reprit :

— Si vous m’aimez, Paula, vous prendrez vos dispositions pour faire jouer un scénario dans Park-Row, avec la foule attendant au bas du funiculaire, la poste, la pharmacie Perry et le dôme doré du journal Monde. Mettez tout cela sur la pellicule et je demeurerai devant l’écran jusqu’à en perdre la vue.

— Je ne demande qu’à vous obliger, dit la jeune fille, mais les foules qui font la queue au bas du funiculaire ne s’intéresseront pas à ce film. Il leur faut le désert… les grands espaces libres, loin du brouhaha de la grande ville.

— Je comprends, fit Holley. Une sorte d’épidémie s’est répandue sur l’Amérique durant ces dernières années. Je rédigerai un article là-dessus. On désire toujours ce qu’on ne peut avoir.

La jeune fille tendit la main à Bob.

— Monsieur Eden, je vous quitte… pour aller passer une bonne nuit à l’hôtel du Désert.

— Nous nous reverrons, dit vivement Bob.

— Sûrement. Demain je vais au ranch de Madden. J’ai sa lettre et je veux absolument le voir… s’il est là.

— S’il est là, répéta Bob Eden pensivement. Bonne nuit !