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Eden se fraya un chemin entre les automobiles poussiéreuses qui stationnaient devant la porte de l’hôtel. Sur le siège double de l’estrade d’un cireur, deux campagnards se prélassaient et le dévisagèrent quand il entra.

Une lampe électrique d’un faible voltage projetait sa lumière sur le bureau où un vieillard, à l’air souriant, lisait un journal de Los Angeles.

— Bonsoir, monsieur, fit Eden.

— Bonsoir.

— Voulez-vous me permettre de déposer ma valise au vestiaire ?

— Ah ! Ah ! Le vestiaire ! Vous plaisantez, jeune homme ! Fourrez-la dans un coin de cette pièce. Vous n’auriez pas besoin d’une chambre, par hasard ? Je vous ferai un prix de faveur.

— Non, merci.

— Tant pis.

— Je désirerais savoir où se trouve l’Eldorado Times.

— Au coin de la Première Rue, murmura le propriétaire, de nouveau plongé dans la lecture de sa gazette rose.

Bob Eden tourna l’angle de la rue. Aussitôt ses pieds quittèrent l’unique trottoir d’Eldorado et foulèrent le sable fin. Il passa devant quelques maisons encore plus minables d’aspect que celles de la Grand’Rue : une boutique d’épicier,