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Il se retrouva bientôt debout sur le trottoir, les yeux brillants de plaisir. Il songeait aux rues mornes d’Honolulu le soir, à six heures… chacun rentrait chez soi pour n’en plus ressortir. Ici, quelle différence : le chauffeur d’un autocar de touristes essaya de le raccrocher et parla également de la ville chinoise.

— On visite les fumeries d’opium et les salles de fan-tan !

Ayant regardé Charlie Chan de plus près, il s’éloigna et cessa ses promesses fallacieuses.

Peu après huit heures, le détective quitta l’Union Square étincelant de lumières, prit une rue plus sombre et bientôt déboucha dans Grant Avenue. Il se renseigna auprès d’un passant, tourna à gauche et quelques minutes de marche l’amenèrent à la hauteur d’une rangée de magasins chinois où s’étalaient toutes sortes de pacotilles orientales pour attirer l’œil du touriste.

Chan pressa le pas, passa près de l’église érigée sur la crête de la colline et descendit dans l’authentique Chinatown.

Ici une gaieté carnavalesque flottait dans l’air. La façade de chaque maison Tong, ornée de centaines de lampes incandescentes, brillait d’une splendeur jaune dans la nuit brumeuse. La foule se pressait sur les trottoirs étroits, des touristes, des jeunes Chinois pétulants, habillés en collégiens, escortant des gamines aux yeux obliques et parées de leurs plus beaux atours, de vieux Chinois traînant leurs pieds chaussés de feutre, chacun heureux