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chou-fleur. Plein d’empressement, il s’offrit à m’attendre. J’allai au débarcadère. Le Président Pierce avançait dans le port et manœuvrait pour accoster. Au bout de quelques minutes je remarquai un homme debout à côté de moi, un individu à l’air frileux ; le col de son pardessus remontait sur ses oreilles et il portait des lunettes noires. Sans doute ai-je de l’intuition… mais ce type-là me parut louche… je devinai qu’il m’étudiait derrière ses verres fumés. Je continuai mon chemin à l’autre bout du quai ; le bonhomme me suivit. J’entrai dans une rue ; il me suivait encore. Puis je retournai au débarcadère ; le quidam aux carreaux noirs me suivait toujours.

Bob Eden fit une pause et sourit à son auditoire, vivement intéressé.

— Au même instant, je pris une décision. Voilà comme je suis, moi. Je n’avais pas les perles, mais M. Chan les portait sur lui. Pourquoi exposer M. Chan ? Je demeurai donc là, debout, suivant des yeux le débarquement des passagers. Bientôt l’homme que je pris pour M. Chan descendit du vieux Président Pierce, mais je ne bougeai pas. Je l’observai qui, du regard, cherchait quelqu’un dans la foule, puis je le vis s’éloigner du port. Le mystérieux individu ne cessait de scruter les gens à la sortie.

« Lorsque tous les passagers eurent quitté le bateau, je retournai vers mon taxi et payai le chauffeur.

« — Vous attendez quelqu’un au bateau ? demanda-t-il.

« — Oui, je suis venu à la rencontre de l’impératrice douairière de Chine, mais on n’apprend qu’elle est morte !

« Il me lança un regard rageur. Comme