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ture. Oh ! je m’en suis voulu de ma stupidité et j’en rejette le blâme sur le climat de la Californie méridionale. Il est grand temps que je retourne à Honolulu ! D’ailleurs, je prends le prochain train. Je passerai à votre bureau pour me vêtir de façon plus convenable. Ne m’attendez pas. Miss Wendell m’a aimablement offert de monter dans sa voiture.

— Moi aussi, j’attends Paula, dit Eden. Je vous retrouverai à la gare.

Holley et Victor s’en allèrent après avoir fait leurs adieux à Madden et à sa fille.

Bob consulta sa montre.

— Dites-moi, Charlie : lorsque Madden entra ici hier soir, vous n’avez pas paru surpris. Pourtant, en reconnaissant Delaney, vous avez dû penser que Madden avait été assassiné ?

Chan éclata de rire.

— Vous ne connaissez rien à notre métier. Un détective qui laisse deviner son étonnement ne vaut rien. Mieux vaut qu’il s’attache une meule au cou et se jette à l’eau ! La vue du vrai Madden produisit sur moi une impression formidable, mais pour rien au monde je ne l’aurais trahie devant mon collègue. Miss Wendell nous attends sans doute. Une minute… j’ai quelques petites choses à prendre dans la cuisine.

— La cuisine ! s’écria P. J. Madden. Grand Dieu ! Mais je meurs de faim ! Voilà des siècles que je ne mange que des conserves !

Chan parut un instant embarrassé.

— Quel dommage ! fit-il. Le cuisinier du ranch reprend son ancienne profession ! Miss Wendell, je suis à vous dans cinq secondes !

Il sortit précipitamment.

■■

Bob Eden, muni de sa valise, revint prendre congé de Madden. Charlie conversait avec le millionnaire et tenait dans sa main une liasse de billets froissés.

M. Madden m’a remis un reçu du collier, dit Charlie Chan. Il veut absolument que je prenne cette somme d’argent et j’éprouve quelque scrupule à l’accepter.

— Vous êtes ridicule. Charlie. Prenez-la ; vous l’avez bien méritée.

— C’est ce que je lui disais, déclara Mad-