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view… une interview que vous ne m’avez jamais accordée….

— Vraiment ? Ne vous tracassez pas. Je me tiendrai à vos côtés pour vous défendre.

— Merci, répondit le journaliste. Mais je me demande pourquoi le faux Madden m’a laissé publier cet article ?

— La chose s’explique aisément, fit Chan. Ils télégraphient à New-York pour demander qu’on envoie une grosse somme d’argent. Le meilleur moyen de faire croire que Madden se trouve au ranch est d’en diffuser la nouvelle par la voix de la presse. Personne ne doute d’un fait imprimé.

— Vous avez raison, approuva Holley. À propos, Charlie, nous pensions vous réserver une grande surprise en revenant de la mine. Mais vous nous avez devancés.

— De l’épaisseur d’un cheveu. Maintenant que j’en ai le loisir, je baisse la tête et rougis de honte. J’avoue mon incapacité à saisir tout de suite les indices les plus visibles. La clarté n’a jailli que ce soir. Pour plaire à Victor, je remets les perles… Madden signe le reçu… il écrit avec lenteur et difficulté. Soudain, je réfléchis il est malhabile de sa main droite. Pourquoi ? Je me souviens du gilet de Delaney confectionné pour un gaucher. Je me précipite sur les perles. Le faux Madden en fait autant. Il ne se tient plus sur ses gardes. Il tend la main gauche. Il prend son revolver… encore de la main gauche. Je possède la preuve !

— Votre raisonnement a été rapide, fit Holley.

Chan hocha la tête.

— Il n’était que temps ! Mon pauvre vieux cerveau s’est trop reposé pendant plusieurs jours. Assis devant ce groupe de filous, en vous attendant, ce que j’ai pu m’adresser de reproches ! La vérité se dévoilait à moi de toute sa clarté : un homme écrit une lettre importante, la dissimule dans un sous-main et s’en va. À son retour, il n’y touche pas. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’est pas revenu. Autres preuves : Le faux Madden — appelons-le encore ainsi — reçoit la doctoresse Whitcomb dans la pénombre du patio. Pourquoi ? Parce qu’elle l’a déjà vu. À Pasadena, il parle au gardien de sa propriété. À quelle heure ? À six heures, au crépuscule. De plus, il ne descend pas de voi-