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au point. Un de ces derniers matins, de très bonne heure, je me suis avisé de vider toutes ces armes. À présent, je ne regrette pas cette longue et fastidieuse besogne.

Soudain, il se tourna vers l’homme debout à côté de lui.

— Haut les mains. Delaney !

— Delaney ? répéta le shériff.

— Sans le moindre doute, répondit Chan. Tout à l’heure, vous suspectiez la véracité de ma parole pour croire à celle de P. J. Madden. Ce gaillard n’est pas P. J. Madden. Il s’appelle Jerry Delaney.

À cet instant, Bob entrait par la porte du patio.

— Parfait, Charlie. Vous l’avez dit. Mais comment, diantre, le savez-vous ?

— Tout à l’heure, j’ai tiré sur sa main pour faire tomber l’arme qu’il tenait. Voyez le pansement que lui a mis Thorn, et remarquez qu’il s’agit de la main gauche. Dans cette même salle, je vous ai déjà dit que Delaney était gaucher.

Par la porte restée ouverte entra un homme à la haute stature, aux puissantes épaules, mais à l’air fatigué. Il avait un bras en écharpe et une barbe de huit jours envahissait sa figure pâle. Mais tout dans sa personne respirait l’autorité et la pondération ; il dominait les autres comme une tour de granit, bien que son costume fût en un piteux état.

Son regard se posa sur Delaney.

— Ma foi, Jerry, je reconnais que vous êtes un malin. On me l’avait toujours assuré… Ceux qui vous virent chez Mac Guire. Oui, vous avez joué admirablement votre rôle… installé chez moi, portant mes propres vêtements, vous avez fini par me ressembler plus que je me ressemble moi-même.

Chapitre vingt-deuxième

LE CHEMIN D’ELDORADO.

L’homme avança dans la salle et regarda autour de lui. Ses yeux tombèrent sur Martin Thorn.

— Bonjour, Martin, dit-il. Je vous avais averti que vous ne gagneriez rien à ce petit jeu-là. Messieurs, lequel de vous est le shériff ?