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— Un instant ! s’écria Chan. Ce Madden prétend être le même que celui qui acheta le collier à San Francisco. Demandez-lui où se trouve la boutique du joaillier.

— Dans Post Street, dit Madden.

— Dans quelle partie de la rue ? En face du magasin se dresse un important building. Lequel ?

— Shériff, je refuse de répondre aux questions posées par ce cuisinier chinois. Ces perles m’appartiennent.

Victor Jordan écarquillait les yeux.

— Attendez. Laissez-moi dire, un mot. M. Madden, mon père m’a parlé de l’époque où vous le vîtes pour la première fois. Vous étiez employé où ça… quelle était votre situation ?…

— Cela me regarde ! répondit Madden, rouge de colère.

Le shériff enleva son ample couvre-chef et se gratta la tête.

— Ma foi, je ferais peut-être bien de garder une minute encore ce précieux petit bijou. Dites donc… heu… sergent Chan… tel est votre nom, n’est-ce pas ?… où diable voulez-vous en venir ?

Il se retourna vivement à un cri de Madden. L’homme avait réussi à s’approcher de la panoplie et se tenait debout avec, dans sa main blessée, un des revolvers.

— Cette fois, j’en ai assez ! cria-t-il. Haut les mains ! Shériff, c’est à vous que je m’adresse. Gamble, enlevez le collier ! Thorn, courrez prendre mon sac dans ma chambre !

Avec un superbe dédain de sa propre sécurité, Chan bondit vers lui et saisit la main qui tenait l’arme. Il tordit le bras et le revolver tomba à terre.

— C’est le seul truc que m’ont appris les Japonais, dit-il. Capitaine Bliss, montrez que vous êtes un vrai policeman et mettez les menottes aux mains de Thorn et du professeur. Si le shériff vent avoir l’obligeance de me rendre mon revolver, je me chargerai de Madden.

— Je vous le rends volontiers fit Cox, et je vous félicite. Jamais je n’ai vu pareille preuve de courage.

Chan esquissa un sourire.

— Excusez-moi de mettre les choses