lourd fardeau l’esprit de votre mère !
Il plaça une chaise entre eux et la panoplie accrochée au mur.
— Moi aussi je vais m’asseoir, annonça-t-il. — Il consulta de nouveau l’horloge — L’attente sera peut-être longue. M. Thorn, prenez votre mouchoir et bandez la main de votre maître.
La porte s’ouvrit brusquement et un homme entra d’un pas décidé : c’était le capitaine Bliss, de la Brigade judiciaire. L’expression de Chan s’assombrit. Derrière Bliss venait un individu maigre comme un clou. Ils demeurèrent stupéfaits devant la scène qui s’offrait à leurs yeux.
Madden se leva.
— Capitaine Bliss, dit-il. Je suis heureux de vous voir. Vous arrivez à temps.
— Que se passe-t-il donc ? demanda le shériff.
— M. Madden, expliqua Bliss, j’amène avec moi M. Harley Cox, shériff du comté. Je vois, en effet, que vous avez besoin de nous.
— Certes répondit Madden. Ce damné Chinois devient fou. Enlevez-lui cette arme des mains et arrêtez-le.
Le shériff fit un pas vers Charlie Chan.
— Remettez-moi votre revolver. Vous savez où cela peut vous conduire… un Chinois porteur d’arme à feu en Californie, cela équivaut à la déportation. Bon sang ! Mais il a deux revolvers !
— Shériff, dit Charlie d’un air digne. permettez-moi de me présenter : Charlie Chan, sergent-détective de la Police d’Honolulu.
Le magistrat éclata de rire.
— Sans blague ? Alors, moi je suis la reine de Saba. Donnez-moi cet autre revolver, ou je vous fais arrêter pour résistance devant un officier de police.
Charlie jeta un coup d’œil vers l’horloge.
— Permettez-moi de vous donner un conseil, shériff. Agissez avec prudence. Vous vous repentirez amèrement si vous commettez la moindre sottise en ce moment.
— Possible, mais croyez-vous que je vais hésiter entre la parole d’un homme comme P. J. Madden et la vôtre ? M. Madden, voici vos perles.