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la communication avec P. J. Madden et l’obtins. Oh !… pas de doute possible : c’était bien la voix de Madden.

— Que disait-il ?

— Il me recommanda de prendre mes précautions, mais ses ordres étaient encore plus impératifs que la première fois. Il ne raconta que certaines histoires entendues par lui depuis notre entretien le poussaient à croire qu’il serait dangereux de faire envoyer les perles à New-York. Le désert lui semblait l’endroit rêvé pour une transaction de ce genre. Personne ne songerait à y trouver l’occasion de voler un collier valant deux-cent-cinquante mille dollars. Naturellement, au téléphone, il s’exprimait en termes voilés.

— Selon moi, son raisonnement est logique, acquiesça Victor.

— Si l’on veut. J’ai moi-même habité le désert assez longtemps. En dépit des romanciers, la loi y est respectée beaucoup mieux que partout ailleurs. Personne ne ferme sa porte à clef et on ne songe point aux voleurs. Demandez à un homme du ranch quelques renseignements sur la protection que lui assure la police, il se montrera tout ébahi et vous parlera vaguement d’un shériff à plusieurs centaines de kilomètres de distance. Malgré tout…

Eden se leva et de nouveau se mit à marcher, l’air inquiet.

— Malgré tout, l’idée d’envoyer le collier ne me sourit nullement. Si un escroc voulait opérer un mauvais coup, il aurait beau jeu sur cet océan de sable, sans autres visions que les arbres de Judée. Supposez que Bob se rende au ranch pour livrer les perles et qu’il tombe dans un guet-apens… Madden aurait peut-être quitté ce ranch solitaire ; avant l’arrivée de