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et sauf.

— En effet, acquiesça Chan, cette nouvelle est très intéressante.

Le calme du Chinois bouleversait Bob Eden.

— Ne comprenez-vous pas ? Toutes nos hypothèses s’écroulent !

— C’est le sort ordinaire des hypothèses. Ne m’en veuillez point si cela ne m’émeut guère.

— Qu’allons-nous faire à présent ?

— Remettre le collier. Vous l’avez promis ; vous devez tenir votre parole.

— Et dire adieu au ranch sans savoir ce qui s’y passe ? Mais c’est impossible, Chan !

— Ce qui doit arriver arrivera, selon les paroles du très sage Kong-Fou-Tse…

— Après tout, peut-être ne s’est-il produit rien d’anormal chez Madden et dès le début, nous suivons une fausse piste…

■■

Une petite voiture, arrivant à toute vitesse sur la route, s’arrêta devant le ranch avec un grincement furieux des freins. Le détective et Bob Eden se précipitèrent à la rencontre du nouvel arrivant qui, sans prendre le temps d’ouvrir la porte. sauta par-dessus la barrière. La lune, basse à l’horizon, éclairait faiblement la scène.

— Tiens ! Holley ! fit Eden.

Holley se retourna brusquement.

— Grand Dieu ! vous m’avez effrayé, mais je vous cherchais justement, dit-il, l’air troublé.

— Qu’y a-t-il ? demanda Eden.

— Je ne sais. Je suis inquiet au sujet de Paula Wendell. N’avez-vous pas eu de ses nouvelles ? Vous ne l’avez pas vue ?

— Non.

— Elle n’est pas encore revenue de la Mine du Jupon. Ces ruines ne sont pas très éloignées et Paula est partie sitôt après déjeuner. Elle devrait être de retour depuis longtemps. Elle m’avait promis de dîner avec moi et ensuite nous projetions d’aller au cinéma. Le film qu’on donne ce soir l’intéressait particulièrement.

Eden s’avança sur la route.

— Pressons-nous ! Pour l’amour de Dieu, ne perdons pas une minute !

Chan s’approcha du jeune homme ; quelque chose brillait dans sa main.

— Mon revolver, expliqua-t-il. Je l’ai tiré de ma valise ce matin. Prenez-le.