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— Si je pouvais l’arrêter dans sa fuite ! soupira Chan.

Au dîner, le professeur Gamble fut l’amabilité personnifiée.

— Monsieur Eden, nous sommes heureux de vous revoir parmi nous. L’air du désert est si favorable à votre jeune santé ! Quel dommage que vous vous absentiez ! Vos affaires prospèrent, si je ne me trompe ?

— Oui, et les vôtres ? demanda Eden en souriant.

Le professeur leva vivement les yeux vers lui.

— Je… hum… j’ai le plaisir de vous annoncer que la journée a été des plus fructueuses. J’ai enfin déniché le rat, objet de mes recherches.

— Tant mieux pour vous : quant au rat…

Le dîner se poursuivit dans le silence. Lorsqu’ils se levèrent de table, Madden alluma un cigare et s’assit dans son fauteuil préféré près de la cheminée. Gamble s’installa sous la lampe et ouvrit un magazine. Thorn l’imita.

La grosse horloge sonna sept heures et un silence intolérable régnait dans la salle. Eden alluma une cigarette et se dirigea vers l’appareil de radiophonie.

— Avant de venir ici, je ne comprenais pas l’intérêt de la T. S. F. expliqua-t-il à Madden. Maintenant, je constate qu’il y a des moments où même une conférence sur les murs des vers solitaires peut vous passionner. Si nous écoutions un petit concert ?

Il manœuvra les boutons de l’appareil. Ah Kim entra et se mit en devoir de débarrasser la table. La voix nette d’un annonceur de Los Angeles emplit la pièce.

— …Suite de notre programme. Miss Norma Fitzgerald, qui joue ce soir au théâtre Mason, va vous chanter deux morceaux de son répertoire.

— Bonsoir, mes amis, dit la voix de la femme à qui Bob avait parlé la veille. Me voici de nouveau au micro, Tout d’abord, je tiens à remercier tous mes fidèles auditeurs pour les nombreuses lettres reçues depuis mon dernier concert radiophonique. À mon arrivée ce soir au studio, on m’en a remis tout un paquet. Je n’ai pas encore eu le temps matériel de les lire toutes, mais je veux dire à Sadie French, si elle n’écoute ce soir, que je me réjouis d’apprendre son arrivée à Santa-Monica où j’irai la voir sans tarder. Une autre lettre de mon vieil ami Jerry Delaney m’a procuré une grande joie.