Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/242

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je vous rappellerai cette promesse lorsque nous nous reverrons dans votre cher désert.

— Mes plus vifs remerciements pour m’avoir permis d’assister à une prise de vues.

— Votre visite m’a fait également plaisir, Monsieur Chan. Je suis désolée que vous deviez partir si tôt.

Dans le tramway qui les amenait à Los Angeles, Eden se tourna vers le Chinois.

— Est-ce que vous ne vous découragerez jamais, Charlie !

— Non, tant qu’il reste de la besogne à abattre. Notre rossignol, miss Fitzgerald, ne se sera sans doute pas envolé comme Eddie Boston.

— Vous lui parlerez, Charlie.

— Non, je ne vous accompagnerai même pas. Je constate que ma présence intrigue les gens et les empêche de parler.

— Je n’en crois rien.

— Allez seul voir cette femme et tâchez de lui faire dire tout ce qu’elle sait sur l’homme qui a été tué, sur Delaney.

— Je ferai mon possible. Eden soupira. — Décidément, je perds confiance en moi-même.

À la porte du théâtre, désert à cette heure, Eden glissa un dollar dans la main du portier et il fut permis de consulter le registre des acteurs. Ainsi qu’il le prévoyait, les adresses des artistes s’y trouvaient consignées et il apprit que miss Fitzgerald logeait à l’hôtel Wynnwood.

— On voit que vous avez de l’expérience, observa Chan.

Eden se mit à rire.

J’ai connu autrefois quelques chanteurs.

Chan s’assit sur un banc du Square Pershing, tandis que le jeune homme se présentait seul à l’hôtel Wynnwood. Il fit remettre sa carte à l’actrice qui, après l’avoir fait attendre un moment dans le salon modeste de l’hôtel, vint l’y rejoindre.

Elle devait avoir trente ans, sinon davantage, mais ses yeux étaient jeunes et brillants. Elle gratifia Bob Eden d’un sourire plein de coquetterie.

— Vous êtes Monsieur Eden ? Je suis enchantée de vous voir, mais j’ignore le