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de cuisine à faire aujourd’hui. La vie est belle !

— Madden s’est fâché lorsque vous êtes parti ?

— Je n’ai pas attendu son réveil. De bonne heure j’ai glissé sous sa porte un petit billet drôlement rédigé. À présent, il se lamente sans doute à la pensée de ne plus me revoir. Il éprouvera une joyeuse surprise lorsque je rentrerai au bercail.

— Charlie, j’ai bien travaillé ce matin, dit Eden.

Et il le mit au courant de sa visite à Spike Bristol et à la banque.

— Quand Madden est rentré au ranch l’autre soir, il devait distribuer son or de tous les côtés. Holley a sans doute raison : on fait chanter le millionnaire.

— La chose semble possible. Toutefois, voici mon opinion : Madden ayant tué un homme, craint d’être découvert et se munit d’argent pour fuir en cas de besoin. Que pensez-vous de ce raisonnement ?

— Il me paraît juste, Chan.

— Si nous allions voir le gardien de la propriété de Madden ? proposa le détective.

Un taxi jaune les conduisit par les rues luxueuses de cette riche cité jusqu’à Orange Grove Avenue. Quand ils pénétrèrent dans l’ombre des poivriers bordant la rue habitée par les millionnaires, Charlie contempla, avec ébahissement, les superbes demeures.

— Quelle vision imposante pour un homme né au bord d’une rivière boueuse, dans une hutte au toit de chaume. Ici, les riches vivent comme des empereurs. Ce luxe leur procure-t-il le bonheur ?

— Charlie, je me demande si nous agissons prudemment en allant voir le gardien de Madden. Si cet homme racontait notre visite à son maître ?

— Comptons sur notre bonne étoile.

— Cette entrevue est-elle réellement indispensable ?

— Je tiens à voir tous ceux qui connaissent Madden. Ce garde peut nous fournir des détails intéressants.

— Que lui dirons-nous ?

— Une chose tout à fait vraisemblable. Madden en butte au chantage… en notre qualité de policiers…

— Comment le prouver ?

— Je lui montre rapidement l’insigne de la police d’Honolulu que j’ai épinglé à