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— Charlie, j’avoue mon ignorance dans le métier de détective. Comment dois-je opérer ?

— Ne vous inquiétez pas. Je rôderai à vos côtés et j’abattrai de la besogne.

— Vous ? Comment parviendrez-vous à quitter le ranch ?

— C’est très simple : demain matin je demanderai un jour de congé pour aller voir un frère malade à Los Angeles, prétexte très courant chez les domestiques chinois. Madden sera furieux, mais ne soupçonnera rien. Le train quitte Eldorado à 7 heures du matin et arrive à Pasadena à 11 heures. Pourrai-je vous demander de venir m’attendre à la gare ?

— J’irai avec plaisir. Ainsi nous commençons par Pasadena ?

— Voici mon plan de campagne : nous nous rendons à Pasadena pour surveiller les faits et gestes de Madden. Que se passe-t-il à la banque ? Madden a-t-il été mercredi à sa propriété ? Ensuite, nous partirons pour Hollywood et nous rendrons visite à Eddie Boston. Après quoi nous demanderons à la chanteuse de nous parler de Delaney.

— Fort bien. Mais de quel droit interrogerons-nous les gens ? Vous êtes un policier à Honolulu. Je doute que ce titre vous donne quelque autorité en Californie.

Chan haussa les épaules.

— Les difficultés s’aplaniront.

— Je le souhaite. Mais est-ce que nous ne jouons pas une partie dangereuse ? Si Madden avait vent de nos bizarres agissements…

— Nous risquons le tout pour le tout comme des joueurs aux abois.

— Pour moi, je perds tout espoir, soupira Eden. Je vous assure que si nous rentrons bredouille, je serai tenté de soulager votre estomac et mon esprit d’un poids considérable.

— La patience est une vertu sublime, déclara Chan, le sourire aux lèvres.

— Vous devez le savoir mieux que per-