Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/207

Cette page a été validée par deux contributeurs.

den pénètre dans la cour. Le millionnaire s’y trouvait en compagnie de son secrétaire. Je le reconnu immédiatement d’après ses photographies dans les journaux. Il avait l’air fatigué et n’était point rasé.

« — Que fabriquez-vous par ici ? me dit-il.

« — Monsieur Madden, lui répondis-je, avez-vous jamais songé à ce que peut devenir plus tard cette contrée ? »

« Et je me lançai dans mes boniments de vendeur. Mais je n’allai pas loin. Il m’arrêta et commença à m’injurier. Je ne pourrais vous répéter les insultes dont il m’accabla. Voyant que je n’arrivais à rien de bon, je me retirai.

— C’est tout ? demanda Eden.

— Voilà ce que j’ai vu et je n’en démordrai point, déclara M. Delisle.

— Je vous remercie infiniment, lui dit Eden. Ceci doit rester entre nous. Si jamais je me décide à acheter un terrain dans le désert…

— Vous penserez à moi, n’est-ce pas ?

— Je vous le promets. Pour l’instant, ce pays ne me dit rien qui vaille.

M. Delisle se pencha vers Bob Eden.

— Surtout ne répétez pas cela dans Eldorado. Moi aussi je voudrais bien retourner dans mon vieux Chicago. Si jamais je fais fortune, je m’y fixerai à jamais.

— Delisle, voulez-vous m’attendre dehors quelques minutes… fit Holley.

— Entendu. Je vais aller tout doucement jusqu’au lotissement voir si la fontaine marche. Vous me prendrez en passant.

Le jeune homme sortit.

Vivement Chan émergea de derrière une porte.

— Vous avez entendu ? s’enquit Eden.

— Certainement et ce qu’a dit ce monsieur me paraît fort intéressant.

— Nous avançons vers la lumière, dit Holley. Jerry Delaney vint au ranch mercredi vers sept heures du soir et il ne vint pas seul. Pour la première fois un quatrième individu entre en scène. Qui est-il ? Pour moi, je soupçonne que c’est Gamble.

— Cela ne fait pas l’ombre d’un doute, répondit Eden. Gamble est un vieil ami