Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/193

Cette page a été validée par deux contributeurs.

soin. Nous avons d’autres affaires à régler avant cela.

— Je crois bien, acquiesça Holley. Tout de même, cela m’étonne de Madden.

— Voici un des cas les plus bizarres de ma carrière, avoua Chan. Dans la plupart des crimes, on vous montre un cadavre étendu sur le parquet ; le policier à l’aide de témoignages fournis par l’enquête s’efforce de découvrir l’assassin. Ici il se passe quelque chose d’anormal : je connais le nom du meurtrier et j’ignore le nom de la victime. Quel est le mobile du crime ? Autre question sans réponse.

— Peut-être devrions-nous en référer au shériff, proposa Bob.

— Que se passera-t-il alors ? dit Charlie Chan en fronçant le sourcil. Le capitaine Bliss arrive sur ses grands pieds, commettant une bévue à chaque pas. Le shériff se trouve en présence d’une situation inextricable. La puissance de Madden épouvante ces hommes et le millionnaire s’en tire indemne. Je vous en prie, Messieurs, laissez le shériff de côté, à moins que vous n’ayez perdu confiance dans le détective sergent Chan.

— Pas un instant, Charlie, nous n’avons douté de votre compétence, protesta Bob. Nous vous laissons la direction de l’affaire.

— Merci. Une énigme aussi embrouillée stimule la fierté professionnelle. J’irai au fond des choses ou je perdrai la face. Ayez seulement la bonté d’observer mes mouvements.

— Je n’y manquerai point. Voulez-vous que nous retournions au ranch maintenant ?

Devant l’Hôtel du Désert, Bob Eden tendit la main à Paula Wendell.

— Mademoiselle, je viens de passer une journée délicieuse… un seul nuage au tableau…

— Lequel ?

— Wilbur. Je commence à trouver ce garçon insupportable.

— Pauvre Jacques ! Vous le jugez mal. Bonne nuit !… et…

— Et quoi ?