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— Je le sais bien. Heureusement, nous ne les y rencontrerons jamais.

Tout en chevauchant, la jeune fille énuméra à Eden les noms des différentes plantes du désert, à l’aspect rébarbatif.

— Voici un cholla, annonça-t-elle, une variété de cactus ; on en compte dix-sept mille.

— Je vous crois sur parole, mais je vous dispense de les réciter, dit Eden, affolé devant cette érudition.

■■

Bientôt ils quittèrent le désert brûlant pour passer dans l’air frais des montagnes. Leurs chevaux suivaient des pistes à peine visibles. Sur les pentes croissaient des pruniers sauvages et au fond de la gorge, sous des palmiers, un petit ruisseau chantait.

La vie paraissait simple et agréable dans le Défilé de la Solitude et Bob Eden se sentait soudain une affinité étrange avec cette jeune fille aux yeux pétillants. Les villes surpeuplées n’existaient plus. Ils étaient seuls dans un monde neuf et pur.

Par un sentier rapide ils descendirent le flanc de la montagne et gagnèrent l’ombre des palmiers qui bordaient le cours d’eau minuscule. Ils mirent pied à terre pour savourer un lunch que Paula portait dans son havresac.

— Quel endroit reposant ! s’exclama Bob.

— Vous prétendiez que vous n’étiez jamais las ?

— Non… mais j’aime ce paysage. Peu importe le lieu où l’on se trouve quand