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longue promenade dans le Défilé de la Solitude… qui eût semblé moins solitaire si vous m’aviez accompagnée.

— À quelle gare descendez-vous ?

— Non ?… Je croyais que…

— Ces jours-ci je ne fais que mentir. La nécessité de ma présence à Barstow est tout à fait discutable. Après aujourd’hui, le Défilé de la Solitude devra changer de nom.

— Voilà qui est gentil. Nous descendrons aux Sept Palmiers. Le vieux bonhomme qui doit me louer un cheval en trouvera bien un autre pour vous.

— Je ne suis pas précisément habillé pour faire de l’équitation. J’espère que le cheval ne s’en formalisera point.

La pauvre bête, dépourvue d’élégance, ne s’en inquiéta nullement, en effet. Ils quittèrent le petit lotissement des Sept Palmiers et s’éloignèrent en plein désert.

— Avant mon arrivée dans ce pays, j’ignorais que le monde fût si vaste, déclara Bob.

— Vous commencez à aimer le désert ?

— Il me semble que oui.

— Je vous envie de le contempler d’un œil libre et désintéressé. Pour moi, je n’y vois que des paysages où évoluent des cowboys et des caballeros d’Hollywood. Tragédies et exploits audacieux… fuites éperdues et enlèvements… de quels scénarios n’ont pas été témoins ces dunes de sables et ces défilés ?

— Cherchez-vous des sites cinématographiques aujourd’hui ?

— Comme toujours, soupira-t-elle. Je viens de recevoir un manuscrit dont le sujet est aussi nouveau que ces montagnes. Sans cesse le même thème : un rude cowboy et l’élégante fille d’un milliardaire de