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La voiture roula sous le ciel criblé d’étoiles. Lorsque Bob Eden retourna dans la salle, il y trouva Madden en compagnie de Gamble.

— Au diable cette vieille fée ! s’écria Madden.

— Permettez ! riposta Eden. Cette femme, rien qu’avec ses dix doigts, a fait plus dans le monde que vous avec tout votre or. Ne l’oubliez pas.

— Cela lui confère-t-il le droit de fourrer le nez dans mes affaires ?

Bob Eden fit un effort pour contenir les paroles courroucées prêtes à jaillir de ses lèvres. Il sentait qu’il ne pourrait supporter davantage l’arrogance de ce millionnaire au cœur insensible.

Il jeta un coup d’œil vers la pendule. Elle marquait neuf heures moins le quart : Thorn et Evelyn Madden n’étaient pas arrivés. Le train avait-il du retard ?

Il se rendait parfaitement compte que sa présence n’était nullement désirée dans le salon, mais il voulait attendre le retour du secrétaire. À dix heures, M. Gamble se leva et, après quelques commentaires favorables concernant l’atmosphère du pays, il se rendit à sa chambre.

À dix heures cinq, le ronflement d’un moteur rompit le calme nocturne. Bob Eden se leva et ses yeux allèrent d’une ouverture à l’autre : bientôt la porte vitrée donnant sur le patio s’ouvrit et Martin Thorn entra seul.