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— Ne vous tourmentez pas. En deux jours il peut se passer bien des choses.

Il sortit doucement.

Le lendemain matin, à la fin du petit déjeuner, on frappa à la porte de la maison et Thorn alla ouvrir. Will Holley entra.

— Oh ! fit Madden en le voyant. Encore vous ?

— Évidemment, répliqua Holley. En tant que journaliste, je ne puis laisser passer ainsi le premier assassinat commis dans la région depuis des années. À propos, voici un quotidien de Los Angeles. Notre interview figure en première page.

Madden prit la feuille sans manifester beaucoup de curiosité. Par-dessus son épaule, Bob Eden lut en manchette :

« Une ère de prospérité annoncée par le fameux magnat P. J. Madden, interviewé à son ranch du désert. Il prévoit une reprise sensationnelle des affaires. »

Madden parcourut distraitement l’article, puis il dit :

— Votre article a paru également dans la presse de New-York ?

— Certes. Ce matin toute la presse américaine le publie. Monsieur Madden, nous sommes, vous et moi, des hommes célèbres. Et alors, ce pauvre Louie ?

— Ne m’en parlez pas. Quelque imbécile l’a frappé. Votre ami Eden pourrait vous renseigner mieux que moi.

Il se leva et quitta la pièce.

Pendant un instant, Eden et Holley s’entre-regardèrent, puis sortirent du bureau.

— En voilà une affaire bizarre ! Ce bon vieux Louie, il paraît qu’il a été tué dans la voiture ?

Eden raconta les faits et touts deux s’éloignèrent de la maison.

— Qui soupçonnez-vous ? demanda Holley.

— Thorn. Cependant, Charlie prétend qu’il vaut mieux ne pas découvrir tout de suite le coupable. Sans doute sa façon de voir doit être la bonne. Et le capitaine Bliss ?

— Oh ! c’est un grand braillard qui excelle à arrêter les innocents. Le shériff est un garçon intelligent, mais daignera-t-il se déranger ? Allons voir du côté où vous avez abandonné l’auto hier soir. J’ai quelque chose pour vous… un télégramme…

Le message changea de main au moment où les deux hommes franchissaient la grille. Bob Eden le lut de manière à ce qu’on ne le vît pas de la maison.