Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— De plus, ajouta-t-il, j’ai surpris Thorn en train d’enfouir dans le sable une boîte ayant contenu de l’arsenic, et Charlie a retrouvé le revolver de Bill Hart dans l’armoire de Thorn… avec deux chambres vides…

— Pas possible ! Avant la fin, votre ami Chan mettra le secrétaire sous les verrous.

— Sans doute… Il reste cependant beaucoup à faire. On ne peut pas accuser un homme de meurtre sans présenter un cadavre comme preuve.

— Oh ! Chan en découvrira bien un !

— Ma foi, à lui l’honneur et toute la corvée ! Je ne tiens nullement à chercher des cadavres. J’aime l’aventure, à condition que le travail soit propre. Avez-vous des nouvelles de votre interview ?

— Oui. Demain elle paraîtra à New-York. Les yeux fatigués de Will Holley brillèrent soudain. J’y pensais au moment où vous êtes entré. — Il désigna du doigt un gros album posé sur la table. Voilà quelques-uns de mes articles publiés dans le Sun, expliqua-t-il.

Eden prit le livre et en tourna les feuilles avec intérêt.

— Je songe, moi aussi, à faire du journalisme, déclara le fils du joaillier.

Holley leva vivement les yeux vers Eden.

— Je vous conseille d’y regarder à deux fois. Vous dédaignez la profession de votre père et vous avez tort. Le journalisme… c’est magnifique tant qu’on est jeune… même à cette époque où les illusions réduisent les reporters à l’état de singe. Mais, quand on prend de l’âge — et on est vieux à quarante ans, dans notre métier — qu’arrive-t-il ? Un beau jour le directeur du journal entre au bureau, s’aperçoit que vous grisonnez et dit à son secrétaire : « Fichez-moi ce gâteux à la porte ! Ici il nous faut des jeunes ! » Non, mon petit, pour vous pas de journalisme ! Écoutez-moi bien…

Will Holley et Bob Eden eurent ensemble un long entretien. La petite pendule du