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— Ne vous tracassez pas, conseilla Paula. Même s’il n’y avait pas eu de Wilbur, votre liberté ne courait aucun risque en ma compagnie.

— Cette remarque devrait me rassurer, mais elle me déplaît fort. Merci de cette promenade trop courte. Le dimanche sera long ici. Et si j’allais faire un tour en ville dans le courant de l’après-midi ?

— Je ne saurais même pas si vous êtes venu. Au revoir !

Bob Eden ne se trompait pas : l’après-midi s’étira long et monotone. À quatre heures, il n’y put tenir plus longtemps. La chaleur diminuait et la brise se levait. Avec la permission de Madden, toujours irascible et de mauvaise humeur, il prit la petite auto et se rendit à Eldorado.

Maigre distraction ! À la fenêtre de l’hôtel du Désert, le propriétaire parcourait l’interminable journal dominical. On étouffait dans la Grand’Rue. Laissant la voiture devant la porte de l’hôtel, Bob entra dans le bureau de Holley.

■■

— Bonjour ! fit le journaliste. J’espérais bien vous voir aujourd’hui. Voici un télégramme pour vous.

« Ne comprends pas ce qui arrive. Très inquiet. Vous confirme mes instructions. Ai entière confiance en vous deux. Je dois cependant vous rappeler que je serais très déçu de voir rater l’affaire. Les Jordan pressent la conclusion du marché et Victor menace de se rendre au ranch. Tiens-moi au courant. »

— Voilà du nouveau ! fit Bob.

— Quoi donc ? demanda Holley.

— Victor Jordan, le fils de la femme à qui appartiennent les perles, veut venir ici. Il ne manquait plus que cet hurluberlu pour tout gâter.

— Que se passe-t-il donc ?

— Pas mal de choses. D’abord un événement tragique : j’ai perdu quarante-sept dollars.

Il expliqua la partie de poker avec Madden et Phil Maydorf.