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— Je vous ai déjà dit qu’il s’appelle Jack.

— Peu importe ! Il usera autant ses chaussettes. Quel dommage qu’une charmante fille comme vous aille se lier…

— Vous avez peut-être raison.

— Et encore n’ai-je fait qu’esquisser le tableau.

La voiture franchit une grille grande ouverte. Eden aperçut une énorme maison de campagne entourée d’un groupe de petits cottages.

— Nous voici chez le docteur Whitcomb, annonça Paula. Il faut que je vous fasse faire sa connaissance.

Elle le conduisit dans une grande salle, moins richement meublée peut-être que celle de Madden, mais plus confortable. Une femme à cheveux gris, au visage empreint de bonté, rêvait tranquillement assise près d’une fenêtre.

— Bonjour, docteur, je vous amène un visiteur ! dit Paula en entrant.

La femme se leva et son sourire rayonna autour de la pièce.

— Bonjour, jeune homme, dit-elle en prenant la main de Bob Eden.

— Vous… vous êtes le docteur ? marmotta-t-il.

— Parfaitement. Mais, vous n’avez pas besoin de mes services. Vous vous portez à merveille.

— Et vous aussi. Cela se voit.

— Cinquante-cinq ans, bien sonnés, repartit la doctoresse. Enchantée de ce compliment. Asseyez-vous et mettez-vous à l’aise. Où habitez-vous ?

— Au bas de la route, chez M. Madden.

— Ah ! oui ! Il paraît qu’il est là actuellement. Il ne voisine guère, ce P. J. Madden. J’ai été le voir, mais il n’a pas daigné me rendre la politesse. Ces manières distantes n’ont point cours dans le désert. Ici nous sommes tous amis.

— Vous avez été trop bonne envers nombre de gens, dit Paula Wendell.

Le docteur Whitcomb haussa les épaules.

— Pourquoi pas ? À quoi bon vivre, si on ne s’entr’aide point ? J’ai fait mon possible… j’aurais aimé pouvoir me dévouer davantage encore.

Bob Eden se sentit bien petit en présence de cette femme.