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Chapitre neuvième

RETOUR DANS LA NUIT.

Le dimanche matin, Bob Eden se leva à une heure extraordinairement matinale pour lui. Plusieurs facteurs contribuèrent à provoquer cet étrange phénomène… le soleil californien qui inondait sa chambre de clarté, les coqs de P. J. Madden qui claironnaient, dès l’aube. À huit heures, Bob, debout dans la cour du ranch, attendait les événements que pourrait apporter cette nouvelle journée.

En tout cas, il faisait un temps splendide. C’était le meilleur moment du jour, la fraîcheur nocturne s’attardait encore dans l’air d’un bleu opalin. Il contemplait le sable, les nuages, les sommets des montagnes, dont les reflets changeants eussent terni, par leur éclat, les pierreries et les joyaux de la bijouterie Meek et Eden. Bob ne restait pas insensible aux beautés de la nature et, ébloui par cette radieuse matinée, il voulut se promener autour du ranch.

Il se dirigea derrière la grange et tomba sur une scène inattendue. Martin Thorn creusait un trou profond dans le sable. Avec son costume sombre, son visage glabre il ressemblait à un croque-mort. Près de lui se trouvait un panier.

— Bonjour ! fit Eden. Qu’enterrez-vous donc par cette superbe matinée ?

Thorn s’arrêta. La transpiration ruisselait sur son front haut et blanc.

— Il faut bien que quelqu’un s’en charge, expliqua-t-il. Ce nouveau garçon est tellement paresseux ! Si on laisse s’accumuler ces ordures on croira bientôt qu’on vient de faire un pique-nique dans la propriété.

Il désigna le panier plein de vieilles boîtes de conserves.

— On demande secrétaire privé pour enfouir les ordures derrière la grange, fit Eden en plaisantant. Un côté nouveau de votre profession, Thorn. Vous avez raison