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semblent plutôt à cette poignée de perles des Phillimore disséminées sur le sein de la mer. Oahu est une petite île au climat très humide, où la pluie s’appelle le soleil liquide. Ici, de l’océan monte une vapeur moite. Le tableau change du tout au tout : l’air y est sec comme un journal de l’année dernière.

— Il paraît qu’on s’attache à ce pays avec un peu de bonne volonté.

— Je réserve ma bonne volonté pour d’autres cieux. Le désert m’a vraiment impressionné, mais je le quitterais volontiers à la première occasion.

— Moi aussi. Quand approche la nuit, je veux voir de brillantes lumières autour de moi… un petit restaurant dans O’ Farrell Street ; quelques bons amis, une bouteille d’eau minérale sur la table…

— Naturellement. La jeunesse chante dans votre cœur. J’espère pour vous que nous pourrons bientôt fuir le ranch de Madden.

— Dites-moi, Charlie… qu’allons-nous faire maintenant ?

— Observer et attendre… occupations dédaignées de gens de votre âge. Personnellement, je ne suis guère plus heureux. Faire la cuisine pendant mes vacances n’a rien d’agréable…

— Écoutez, Charlie, je patienterai comme vous.

— Voilà qui est bien dit. Les problèmes qui surgissent sur notre route présentent un vif intérêt. Dans mon pays, dès qu’un crime est découvert, les preuves et les faits accusateurs abondent. Je prends ma petite auto, je suis une piste ; j’en trouve une autre ; je fais un détour. Ici, quelle différence ! Pour dévoiler le grand mys-