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Chan sourit.

— Dans le garage, sur la colline de Punchbowl, ma petite voiture, semblable à celle-ci attend mon retour. Avec ce véhicule trépidant sous mes pieds, je me vois encore dans les rues familières d’Honolulu.

Ils grimpèrent l’étroite gorge entre les deux montagnes et devant eux le soleil se couchait dans sa gloire désertique. Sans prendre garde à la route raboteuse, Chan appuya à fond sur l’accélérateur.

— Hou ! Charlie ! s’écria Eden dont la tête faillit percer le toit de la voiture. Quelle allure !

— Excusez-moi, fit Chan en ralentissant un peu. J’espérais ainsi combattre ma nostalgie.


Chapitre huitième

UN PETIT JEU DE SOCIÉTÉ.

La petite automobile, sœur jumelle de celle qui attendait Chan dans le garage de Punchbowl, avançait vaillamment sur la route du désert. Pendant un moment, le détective et Bob Eden gardèrent le silence. Les rayons solaires perdaient de leur ardeur ; les ombres projetées par les arbres rares s’allongeaient sur l’étendue grise. Les montagnes se nuançaient de pourpre et le vent commençait à se lever.

— Charlie, demanda Bob, que pensez-vous de ce pays ?

— Je suis heureux de l’avoir vu. Je soupire toujours après le changement. Cette fois, me voilà bien servi.

— Cette contrée ne rappelle en rien vos îles hawaïennes ?

— Ah ! non ! Les îles hawaïennes res-