ranch. Les Chinois, vous savez, sont doués de qualités psychiques remarquables.
— Vous plaisantez ! Excusez-moi, mais vous devez avoir certainement d’autres motifs pour ne point remettre le bijou ?
— Je vous avoue que moi-même, au premier abord, je me moquais des hésitations de Chan et me préparais à remettre le collier, quand soudain un cri étrange s’éleva dans la nuit : « Au secours ! À l’assassin ! »
— Comment ? Qui a crié ainsi ?
— Le perroquet chinois, Tony.
— Oh ! cela ne tire probablement pas à conséquence…
— Un perroquet n’invente rien : il ne fait que répéter ce qu’il entend. Peut-être ai-je agi comme un sot ; en tout cas j’ai gardé les perles.
Ensuite Bob raconta qu’il avait accepté de patienter jusqu’à deux heures de l’après-midi pour donner à Chan le temps de faire parler le perroquet, puis il parla de la mort de l’oiseau, survenue à la fin du déjeuner.
— Les affaires en sont là, conclut-il.
— Et vous désirez mon avis ? Le voici.
— Je vous écoute.
— Certes, il ne me déplairait point de voir un mélodrame se produire dans le ranch de Madden. Les événements sont si rares dans la contrée ! Ce serait une vraie manne. Mais je crains que vous ne vous laissiez berner par ce Chinois à l’imagination un peu trop fantaisiste.
— Charlie est absolument sincère ! protesta Bob.
— Je n’en doute point. N’oubliez pas, toutefois, que vous avez affaire à un Oriental et, de surcroît, à un détective désireux de déployer ses talents policiers.