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Autant vouloir discuter avec un poussah.

Il indiquait un petit bouddah en bronze posé sur son bureau.

Sally Jordan paraissait intriguée.

— Mais, Alec… Comment me connaîtrait-il ? S’il offre une fortune, j’accepte… j’en ai grand besoin. Je vous en prie, hâtez-vous de conclure l’affaire avant qu’il reprenne le train.

De nouveau la porte s’ouvrit et la secrétaire annonça :

M. Madden, de New-York.

— Bien. Nous le verrons tout de suite.

Il se tourna vers sa vieille amie.

— Je l’ai prié de vous rencontrer ici, ce matin. Suivez mon conseil, Sally : ne vous montrez pas trop pressée. Peut-être tirerons-nous davantage. Mais j’en doute : il est dur comme roc. Les histoires que racontent sur lui les journaux ne sont que trop véridiques.

Il s’arrêta net, car l’homme inflexible dont il parlait se tenait debout à la porte… le célèbre Madden en personne, le héros de milliers de batailles à Wall Street. Haut de plus de six pieds, il se dressait comme un bloc de granit dans son costume gris, couleur qu’il affectionnait particulièrement. Le regard de ses yeux d’un bleu d’acier produisit dans cette pièce un effet glacial.

— Entrez donc, monsieur Madden, fit Eden, en se levant.

■■

Madden avança, suivi d’une grande jeune fille à l’air languissant, habillée de riches fourrures, et d’un homme maigre, aux manières cérémonieuses, vêtu d’un