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— En tout cas, j’ai voulu vous en faire un. Il est peut-être mal tourné, mais montrez-vous indulgente… Pour l’instant, j’ai l’esprit très occupé. J’essaie de devenir un homme d’affaires…

— Vous n’êtes donc pas un vrai homme d’affaires…

— Je ne suis rien du tout ; je cherche ma voie. Savez-vous que vous m’avez donné à réfléchir hier soir ?

— Vous m’en voyez très fière.

— Oh ! Ne raillez pas ! Quand je vous vois travailler pour gagner votre existence… pour vous payer les merveilleux rôtis de L’Oasis et le reste… je me sens encore le petit garçon de son papa. Votre exemple me déciderait à changer ma manière de vivre, que je n’en serais pas surpris.

— Alors ma vie n’aura pas été inutile. Que diable signifie tout cet arsenal ? demanda-t-elle en montrant la panoplie suspendue au mur.

— Oh !… c’est la collection d’armes à feu du charmant Madden, une fantaisie de ce vieux millionnaire. Approchez, je vais vous raconter l’histoire de chacun de ces joujoux.

■■

Bientôt Madden et Thorn revinrent et Ah Kim servit un déjeuner réussi en tous points. Thorn se tut durant le repas, mais Madden, sous le charme des yeux brillants de la jeune fille, parlait avec volubilité et éloquence.

Au moment du café, les yeux de Bob Eden se portèrent sur la grande horloge : elle marquait deux heures moins cinq. À deux heures ! Chan avait dit : à deux heures !… Quelle décision prendre ? Le visage impassible de l’Oriental n’avait rien révélé au jeune homme au cours du repas.

Madden racontait avec force détails les luttes de sa jeunesse pour arriver à conquérir la fortune, quand le Chinois entra