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Thorn, les yeux furibonds, hésita une seconde. Puis il sortit.

— Bravo, Mademoiselle ! fit Eden. Vous avez du cran !

— Il le faut bien. Depuis trop longtemps je me débrouille seule pour daigner prêter l’oreille aux sottises d’un simple secrétaire.

Madden entra en coup de vent :

— Eh bien, quoi ? Que voulez-vous encore ?

M. Madden, dit la jeune fille en se levant, un doux sourire rayonnant sur son visage. J’étais certaine que vous ne me laisseriez pas partir sans me voir. J’ai ici la lettre que vous m’avez écrite de San Francisco. Vous vous en souvenez ?

Madden prit la lettre et la parcourut du regard.

— Oui, oui, Miss Wendell, excusez-moi, mais depuis lors, certains événements… je traite une affaire… (Il jeta un coup d’œil vers Eden). En réalité, cela m’ennuierait beaucoup de voir le ranch envahi par des acteurs de cinéma en ce moment. Je suis désolé de vous refuser…

Le sourire de la jeune fille s’évanouit.

— Bon. Cela me vaudra une mauvaise note auprès de mes chefs. Les gens pour qui je travaille n’admettent point d’excuses… seuls les résultats comptent à leurs yeux. Je leur avais annoncé que tout marchait bien…

— Vous avez été un peu vite en besogne…

— Comment ça ? N’avais-je point la promesse formelle de P. J. Madden ? Je m’imaginais, sottement, peut-être, que M. Madden ne revenait jamais sur sa parole.

Le millionnaire paraissait gêné.

— Bien… évidemment… je… jamais je ne reviens, en effet, sur ma parole. Quand pensiez-vous amener votre monde ici ?

— Tout était arrangé pour lundi.