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Behaviorisme


1. Le behaviorisme apparaît comme le plus important des mouvements qui ont bouleversé la psychologie contemporaine après la découverte de la psychanalyse. Officialisé en Amérique, combattu en Europe, il n’en continue pas moins à influencer tous les autres courants psychologiques.

2. En 1919, un jeune psychologue américain, John Broadus Watson, publie un très violent manifeste intitulé : « La Psychologie telle que le Behaviorisme la conçoit ». Malgré sa brièveté, cet article connaît un succès immense. C’est le statut même de la psychologie en tant que science qui est mis en question. Watson montre que la psychologie, telle qu’elle se pratique en Amérique et en Europe, n’a finalement fait aucun progrès depuis son origine et qu’en aucun cas elle ne saurait s’élever au rang des sciences objectives, car « sa méthode comme son objet sont mythiques ». Depuis Aristote, la psychologie s’efforce d’étudier une prétendue réalité psychique intérieure. Qu’on la nomme âme ou conscience, c’est toujours la même illusion : jamais on ne pourra prouver que cet objet existe.

3. Si la psychologie veut devenir scientifique, si elle veut appartenir aux sciences objectives, estime Watson, elle doit renoncer au mythe de la conscience et à sa méthode traditionnelle, l’introspection. Le behaviorisme refuse de s’interroger sur la conscience et ne s’intéresse qu’aux seuls phénomènes observables et susceptibles de faire l’objet d’une expérimentation : les comportements. La psychologie doit devenir exclusivement la science du comportement. Elle doit être une discipline pratique utile à tous, qui permet de prévoir et de modifier le comportement des hommes.

4. Le behaviorisme va donc se définir tout d’abord par une série de négations: négations des « faits psychi-