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4. Pour des troubles qui se rapportent plus à des problèmes émotionnels qu’à des causes physiques (comme c’est souvent le cas en rhumatologie, en gynécologie ou en médecine générale), le malade aspire à une relation avec son médecin plus personnelle que le rapide interrogatoire et la prescription classiques. « Il faut que le médecin apprenne à se prescrire soi-même », dit Balint. Mais il ne le peut que s’il a d’abord étudié sa propre attitude vis-à-vis de son patient et éclairé les problèmes inconscients qui l’empêchent de dialoguer avec lui. C’est à cette recherche que s’attachent les « groupes Balint ».

5. Il ne s’agit en aucun cas de psychanalyse de groupe. Une dizaine de médecins réunis en séance hebdomadaire ou bimensuelle exposent en détail un des cas qu’ils ont à traiter en présence d’un analyste (ou « leader »). Celui-ci centre le débat sur les réactions psychologiques du thérapeute en face de ce cas (qui développe inconsciemment ses propres angoisses, sa peur de la mort, son agressivité), laissant à chacun le soin de travailler en conséquence à une modification de sa personnalité.

6. Cette méthode, très exigeante pour le médecin, semble d’une généralisation difficile. De l’avis des analystes, elle est pourtant « la seule capable d’apporter le correctif humain indispensable à l’hypertechnicité anonyme vers laquelle tendent les études et la pratique médicales ».

Voir aussi : Psychosomatique, Mitscherlich (A.).