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Balint (groupes)


1. Les premiers « groupes Balint » commencent à fonctionner en divers pays du monde occidental (et notamment en France, où l’on en dénombre une centaine en 1975) à la fin des années cinquante. Ils doivent leur nom au médecin anglais Michael Balint, qui, le premier, a appliqué à l’exercice de la pratique médicale les découvertes de Freud, définissant un nouveau style de relations entre le thérapeute et son patient. À travers des écrits tels que « Le Médecin, son Malade et la Maladie », Balint poursuit jusqu’à sa mort, en décembre 1970, une œuvre appelée à un profond retentissement sur l’évolution de la médecine.

2. Né à Budapest le 3 décembre 1896, diplômé de psychiatrie au terme de ses études de médecine, Michael Balint s’oriente vers la psychanalyse et devient l’un des collaborateurs de Sandor Ferenczi, disciple de Freud. Directeur de l’Institut de psychanalyse de Budapest en 1939, il émigre en Angleterre au début des hostilités et prend du service dans divers établissements hospitaliers. La paix revenue, il s’installe définitivement dans la capitale britannique et sera nommé, en 1969, président de l’Institut anglais de psychanalyse.

3. C’est à la Tavistock Clinic de Londres, où il côtoie tout un monde de praticiens que Michael Balint mesure le mieux les difficultés du corps médical devant certains malades (catalogués « nerveux » ou « imaginaires ») qui ne relèvent pas simplement des thérapeutiques habituelles. Le mouvement psychosomatique, animé par des analystes et des médecins, a bien démontré une corrélation entre maladies organiques et troubles de la personnalité, mais il ne parvient pas à prescrire, sur le plan pratique, des traitements efficaces. Considérant le couple malade-médecin, Balint découvre « le médicament-médecin, remède principal dans la pratique médicale, mais le moins étudié à ce jour, en médecine comme en psychanalyse ».